« - … Vous vous fourvoyez, cette ville, ce pays, ce continent… Non, ce monde est à l’image de l’Homme ! Egoïste, calculateur, froid et belliqueux. L’homme a toujours cherché à écraser et humilier ses congénères, la femme quant à elle a toujours froidement calculé le meilleur parti en crachant sur l’amour sincère d’un autre pour de meilleurs intérêts. C’est ainsi que la guerre naquît, à cause de notre navrante bêtise. Regardez, combien de guerres furent répertoriées par les historiens ? Un très faible pourcentage du vrai nombre certainement… L’homme a toujours cherché à assouvir et régner sur ses frères, c’est dans sa nature, c’est pourquoi les conflits et les champs de batailles continueront d’affluer sur cette Terre meurtrie. L’Homme cherchera encore et toujours à étendre son pouvoir, prétextant le moindre incident diplomatique pour faire tomber une pluie de bombes et croitre le nombre de victimes. »
Vous n’émettiez aucune objection, gardant les yeux rivés vers le feu, à genoux devant ce dernier, vous frottant frénétiquement les mains cherchant une quelconque chaleur…
Nous étions sans réelles possessions, vous n’aviez nullement été désirée par vos parents, et moi, je me contentais d’ôter la vie pour subvenir à la notre… Enchaînant larcins sur larcins, mises à mort sur mises à mort… Migrant de ville en ville, toutes plus délabrées les unes que les autres.
La nuit se rafraîchissait et la Lune, belle et mystérieuse nous offrait sa faible lumière, éclairant ainsi les tristes restes de la capitale.
Vous tourniez votre délicat visage vers le mien, inexpressif malgré les larmes amères qui souillaient vos joues livides.
Vous aviez l’air d’essayer de dire quelque chose, mais vous vous ravissiez, vous contentant de baisser la tête et de me cacher vos yeux avec quelques mèches avant de vous relever.
Vous saviez tout aussi bien que moi que ce que l’Homme à fait du monde est affligeant et immuable, mais inlassablement vous espériez, et en souffriez.
« - Si belle dans la futilité… Pensais-je. »
Je sors le reste de nos vivres, c'est-à-dire moins qu’une misère et vous la donne, vous laissant vous contenter de la pitoyable pitance.
Une fois cette dernière avalée, vous quittez le feu pour vous blottir contre moi. Je me laisse faire et vous étreints, remarquant au passage votre être tremblant de froid, me penchant sur le sol glacial.
Je passe délicatement ma main le long de votre dos, vous faisant grâce d’un peu de réconfort puis, sens une de vos mains se poser contre mon torse, et vous laisse nicher votre visage contre mon cou, sentant quelques timides gouttes salées.
Je succombe à la tentation de passer ma main dans votre chevelure d’ébène, voluptueuse et envoûtante… Votre peau de nacre frémit sous mon innocente intention.
« - Pourquoi tout cela est-il arrivé ? Me demandez-vous. »
Las je dépose mon index sur votre bouche, vous incitant au silence. Vous connaissiez mes aspirations, je vous serre plus amoureusement dans mes bras tandis que je sens le sommeil me gagner… Sera t-il éternel ? Ou verrais-je demain ? Je l’ignore, et m’endors dans ces ruines oppressantes.
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Il s'agit d'une simple contre-utopie, écriture d'invention pour le lycée. Le résultat ne me satisfait que peu, mais j'espère que vous avez aimer ce cours extrait.
Merci d'avoir lu.
Arkdae.